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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 19:35


Les assises du conseil supérieur de la résistance ont été reportées sine die. Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier le report de la première session du parlement de la rébellion alors que dans certains milieux avertis, on indique que les conditions techniques n’étant pas réunies pour accueillir près de cent vingt- et –un(121) représentants dont une partie devait venir de la diaspora.

Mettant ce temps à profit, le président Timan Erdimi, son deuxième adjoint Abdoulwahid About et le général Mahamat Nouri ont fait une descente sur le terrain. Ils se trouvent en ce moment au milieu des combattants pour, dit on, rehausser le moral et galvaniser les troupes.

Ils auront aussi à régler un problème de crime odieux commis sur trois résistants, trouvés morts, loin de ligne de front  sur le chemin d’un marché hebdomadaire. Des crimes dont les coupables restent à identifier pour le moment  afin de faire la lumière sur ces actes abominables.

Du côté de la base arrière, le premier vice président Adouma Hassaballah assurant  l’intérim, a présidé une réunion du bureau exécutif qui rappelle à une sorte de manifestation des souris en l’absence du chat  à cause de certains propos peu familiers à ce genre de rencontre , tenus par un groupe des participants : « nous ne voulons pas  Erdimi ! », ont-ils clamé. Surpris par une telle attitude, le président de séance  avait tout simplement rétorqué : « pourquoi, n’avez-vous pas dit ça avant ? »

Ironie du sort, les comportements de la classe politique de l’UFR donnent du tournis et provoquent la nausée puisqu’ il semble inadmissible que, pour prendre des responsabilités  en tant que  décideurs, il n’est pas permis de se comporter comme des collégiens qui, voulant chasser leur prof de français, se cachent pendant les heures creuses pour prendre des décisions. Cela est pourtant décevant, désolant et irresponsable. Comment alors poursuivre une lutte véritablement nationale  quand on a des dirigeants qui ont peur de leur ombre, qui sont atteints d’une cécité politique et qui éprouvent un manque de courage ? Sont-ils bien préparés pour une alternance ? Comment conçoivent-ils des stratégies d’une lutte libératrice qui ne pourrait se réaliser qu’avec la participation effective des filles et des fils de la république ?

 Ces interrogations sont légitimes pour tout combattant engagé et ne souffrent d’aucun  anathème, puisque l’intention ne vise pas à discréditer mais à  porter à la connaissance de l’opinion  ce dont on ressent dans la chair  et dans l’os quand on a pris les armes pour sauver  une belle et grande nation soumise, aplatie et assombrie par des longues décennies dramatiques.

La léthargie de l’UFR est donc politique et non militaire. Elle est le fait aberrant des hommes investis d’un destin à conduire une lutte qui se veut d’abord nationale et ensuite révolutionnaire. Des hommes  qui ne font pas de la politique  comme une profession mais qui agissent selon un amateurisme puisant malheureusement sa source dans les profondes déchirures de la société tchadienne.

Habitués au coup bas, à la ruse, au mensonge brut  et à l’hypocrisie, des pratiques dignes de l’époque pharaonique, ces hommes ne semblent pas pressés de changer le régime de Deby  car ils préfèrent se contenter de la situation dans la quelle ils vivent actuellement, feignant d’oublier que la dite situation est indigne, honteuse et mafieuse parce qu’elle est faite sur le dos et le sang des milliers des pauvres combattants. Alors, avec de telle qualité des  guides qui lisent difficilement les positions des étoiles sur le ciel, la résistance devrait errer longtemps dans le vaste  désert.

Mais une chose est sûre, la classe politique de l’opposition est elle entrain de prendre la mesure de ras le bol  et de contestations ouvertes qui se constatent régulièrement dans les différentes factions  composant l’UFR? Nombre des combattants commencent déjà à bouder  leurs  chefs  et entendent sortir du cadre clanique dans lequel ils étaient confinés depuis fort longtemps pour agir enfin dans une ‘’globalité nationale’’.

Le problème qui se pose est donc bien compris par tous. Il ne sert à rien de pérorer  tout le temps et de stigmatiser l’immobilisme sur le fait que l’organisation est dirigée par un homme qui  a pour péché d’être le boulanger, dans un passé récent, du four MPS. Il s’agit de savoir comment participer à l’appel au rassemblement et à la  mobilisation pour une synergie d’efforts afin de concrétiser l’objectif final qui consiste à signer la fin de la dictature au Tchad.   Cela nécessite l’apport de chaque résistant et incombe  à la hiérarchie des responsabilités qui leur permettent de réfléchir et d’agir  suivant un élan hautement patriotique. C’est pourquoi, dans cette démarche, ils doivent avoir un regard un peu plus loin de la dimension du nez. Ils doivent se donner la volonté de travailler dans l’honnêteté, la sincérité, et agir selon les textes statutaires de l’organisation. Ce sont ces textes qui imposent la convocation du CSR et ce sont ceux-ci qui peuvent  être usés s’il faut démettre ou reconduire l’actuel directoire politique de l’UFR. Donc, tout ce qui n’est pas juridique, ne peut pas être légal dans le contexte d’une opposition qui se donne la mission première de briser les chaines de la dictature débyenne, attachées sur le cou et les chevilles d’un peuple qui peine à émettre les cris de douleur  à cause de l’ampleur pesante de l’agonie. Cette situation de sous perfusion qui inquiète doit être prise en compte si on veut rendre un service à tout un peuple.

Les responsables  de l’UFR sont interpellés  sur leurs agissements insensés. Ils doivent s’expliquer pourquoi, du côté militaire, tout est fin prêt, alors qu’eux végètent  dans l’impertinence et dans l’indolence ? Pourquoi, n’arrivent  ils pas à accorder leurs violons ? S’il s’avère qu’ils sont incapables de continuer la lutte, pourquoi ne rendraient-ils pas le tablier en cédant le relais  à un sang neuf ? Ne sont –ils pas pour certains des figures usées de la scène tumultueuse de politico-militaire ?

Le hasard de l’histoire a fait que ceux qui dirigent  cette lutte sont pour la plupart des rescapés des Forces Armées Populaires, du Conseil Démocratique et Révolutionnaire, du Conseil de Commandement des Forces Armées du Nord ainsi que certains produits du MPS et de l’époque MPS. Des gens qui devraient en principe s’inspirer de douloureuses expériences du passé, qui devraient être vaccinés contre le virus de division et de haine et de le faire autant pour leurs ouailles.

Malheureusement, des leaders fébriles et des seigneurs de guerres avides qui auraient du être envoyés à Cuba ou en Algérie  pour apprendre la révolution  si Ibrahim Abatcha n’avait pas rendu l’âme de sitôt. Donc, à quand la vraie lutte pour l’intérêt du peuple et du Tchad ?

AHMAT  YACOUB  ADAM

Combattant de l’UFR

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