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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 04:06













Le président tchadien Idriss Deby Itno a limogé mercredi son Premier ministre Delwa Kassiré Coumakoye et l'a remplacé par son conseiller diplomatique Youssouf Saleh Abbas, a rapporté la radio publique à N'Djamena.

Youssouf Saleh Abbas, un ancien chef rebelle et ex-opposant en exil qui a rallié le pouvoir actuel en 2006, est chargé de former un nouveau gouvernement.

"Ma première priorité c'est de former un gouvernement d'ouverture. Je vais aller vers les partis politiques pour pouvoir travailler ensemble", a-t-il affirmé à la radio nationale, soulignant que "les Tchadiens attendent beaucoup de choses" mais que "la tâche n'est pas facile".

Le nouveau Premier ministre, originaire de la région du Ouaddaï, dans l'est du Tchad où sont actifs plusieurs mouvements rebelles hostiles au président Deby, est un diplomate de formation.

Il était jusqu'ici le conseiller du président tchadien pour les relations internationales et son représentant spécial auprès de la force européenne (Eufor), en cours de déploiement dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique pour protéger notamment les réfugiés soudanais du Darfour voisin.

Cet homme de confiance du chef de l'Etat a été en 1981 et 1982 le directeur de cabinet de l'ancien président Goukouni Weddeye. Il a également été le vice-président de la "Conférence nationale souveraine" organisée en 1993, trois ans après l'arrivée au pouvoir par les armes d'Idriss Deby, qui a renversé Hissène Habré.

M. Kassiré, originaire du sud du Tchad à majorité chrétienne, avait été nommé Premier ministre le 26 février 2007 après le décès de son prédécesseur Pascal Yoadimnadji, un autre sudiste. Le Premier ministre limogé, président du Rassemblement national pour la démocratie et le progrès (RNDP), un petit parti de la majorité, s'est distingué par ses déclarations à l'emporte-pièce, souvent contradictoires avec celles du chef de l'Etat.

"Kassiré a été relevé de ses fonctions parce qu'il s'oppose à la mise en oeuvre de l'accord du 13 août 2007 entre la majorité présidentielle et l'opposition", a expliqué à l'AFP un responsable tchadien qui a requis l'anonymat.

Cet accord prévoit le "renforcement du processus démocratique au Tchad", ainsi que des élections libres et transparentes en 2009.

Mais la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), principale coalition de l'opposition, boude son comité de suivi depuis l'attaque rebelle ratée des 2 et 3 février à N'Djamena, au cours de laquelle un front de groupes armés a failli renverser le président Deby.

Dans le sillage du retrait des rebelles de la capitale, trois dirigeants de l'opposition ont été arrêtés par les services de sécurité tchadiens, selon des témoignages concordants. Deux d'entre eux ont depuis retrouvé la liberté, mais le troisième, le porte-parole de la CPDC Ibni Oumar Mahamat Saleh, est toujours porté "disparu".

La CPDC réclame sa "libération immédiate et conditionnelle", ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête "réellement indépendante et réellement internationale" sur les arrestations d'opposants en lieu et place de l'instance créée par le président Deby.

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