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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 13:11

Depuis les fanfaronnades d’Ati en décembre, les éminences grises de Deby, lui auraient trouvé des slogans magiques qu’il mâche sans en avoir certainement bien discerné le contenu. Et depuis lors, tous les bouffons rabâchent sans cesse les joyaux du vocabulaire qui remplacent désormais le « NI OR NI ARGENT », ou encore «la kermesse du désordre » ou la ridicule formule « depuis vingt ans les gens ont abusé de ma patience ». Voici encore une irresponsabilité infantile. Vingt ans de dérapage, de vol, de corruption, de détournement de biens publics et que sais-je encore : vingt ans de gabegie = vingt ans de somnolence. Et Notre PRÉSIDENT se réveille pour trouver : l’AN UN de la RENAISSANCE et la volonté de rendre le Tchad un pays ÉMERGENT. Voici encore des slogans balancés çà et là sans discerner leurs contenus.

C’est exactement comme en 1996, après le hold-up électoral où le Général  Kamougué était brillamment élu contre son challenger Deby ; un éminent constitutionnaliste de son état qualifiait la mascarade de la DCP (démocratie  consensuelle et participative) de DOCTRINE. Alors qu’il s’agissait d’un mot vilain sorti des tiroirs de la DGSE pour renverser les valeurs démocratiques permettant ainsi à la minorité de gouverner et à la majorité de rester dans l’opposition.

Sans prétendre épuiser le contenu du mot renaissance, et puisque toute nouvelle donne exige des explications et des fondements, quelques questions évidentes s’imposent : Renaître un passé ? Lequel ? Et la liste est longue. Renaitre  un espoir ? lequel ? Et de quel point de vue ? Historique, civilisationnel, culturel, économique, social ? Ou de tout cela à la fois ?

Une science politique est par définition empirique. Le concept et l’outil de réflexion sont la généralisation de l’expérience obtenue par induction et déduction, et quelque soit leur nature, ne peuvent prétendre couvrir toute la vérité. Aussi, la logique politique refusant par essence le monisme, tout effort de fondation d’une démarche politique exige une définition, aussi simple soit-elle ; les initiateurs de cette chimère doivent dire aux Tchadiens ce que pourrait être leur RENAISSANCE.

L’événement de Cinquantenaire surdimensionné et instrumentalisé, qui fut l’occasion des mises en scène médiatiques sans vergogne, ne peut tromper que les tartuffes de tout bord qui croient berner les Tchadiens avec des mots creux de sens.

S’il est vrai que la scène politique au Tchad se trouve monopolisée, l’excellence est étranglée voire étouffée. Les intellectuels sont muselés ; il est autant vrai qu’il y a un processus historique qui a imprimé des invariances et des réalités identitaires et culturelles, fondées objectivement dans le temps et l’espace qu’une simple artificialité ou une jacquerie d’individus véreux ne peut pas changer. Moins encore faire sur elles une impasse par la simple volonté d’un tyran.

Les militants du MPS, étant incapables de s’affranchir des contingences qui entourent leur appartenance à ce carcan, prisonniers des turpitudes qui les rongent du fait de leurs implications dans des indélicatesses ignobles, sont très mal placés pour apporter aux Tchadiens des symboles, des slogans, des visions nouvelles, ou une conception qui ne soit pas entachée par leurs vingt  années de gabegies, de vols de détournements, de corruptions d’assassinats et d’exécutions extrajudiciaires.

En voyant un peu la tête de ceux qui constituent la vitrine du MPS, en l’occurrence ceux qui furent les secrétaires généraux et leurs adjoints ou tout simplement la majorité du  bureau exécutif, ont se rend compte de la façon dont ils se moquent des Tchadiens et de l’ampleur du mal fait au Tchad.

Systématiquement, ces secrétaires  généraux sont des repris de justice, tirés des griffes de la loi et des magistrats, par des forcings politiques, pour les besoins de la cause. Que dire des autres militants alors ?

Pour illustrer cette assertion, il ya l’exemple patent du secrétaire général  actuel du MPS et de son adjoint qui illustre le dédain que ce parti affiche devant l’opinion. Mieux, ne soyez pas surpris de voir le tout nouveau secrétaire général, président de l’assemblée à l’issue des législatives pipées actuelles.

Le discours mystificateur du Président Déby à la veille du Cinquantenaire, ne peut servir à la rigueur que d’un piètre catalogue des vœux, destiné à changer l’avis des incrédules à l’approche des consultations électorales, et encore !

Nous demeurons dans notre soif de savoir le contenu de l’an un de la RENAISSANCE dont parlent Deby et ses bouffons ; après vingt ans de navigation à vau-l’eau, de malversations, de dérapages et de rapacités, qu’ils n’aient pas surtout la méchanceté de transmettre ces forfaitures aux générations futures ; et recommencer à nous dire que nous sommes abusés. D’ailleurs qui abuse de qui ?

Quand à la question de faire du Tchad un pays émergent, ce n’est qu’une chimère mal rêvée .L’émergence d’un pays est un fait, un constat palpable témoigné par la communauté internationale. Le Tchad qui est incapable de remplir les simples conditions lui permettant de se tirer de l’IPPTE (initiative des pays pauvres très endettés), et qui n’arrive pas à se faire effacer les lourdes dettes dans lesquelles le système de Deby l’a plongé, ne peut pas prétendre marcher vers l’émergence, alors qu’il croupit sous le poids de sa gestion calamiteuse et de sa gouvernance catastrophique. De qui se moque-t-on ?

ABOULANWAR

Le 29 Janvier 2011

(Article proposé par ABOULANWAR Mahamat Djarma Khatre)

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