Depuis des années, l’armée nationale garante des institutions de l’état, de la nation, et de la sécurité des citoyens a perdu de sa valeur identitaire. Les multiples rébellions et autres mouvements de libération ont fait perdre à cette institution sa crédibilité, et son ambition au sein des différentes structures qui la composent.
Beaucoup de chefs de guerre ont abusé de l’armée nationale, en enrôlant à son sein de divers hommes sur la base de l’ethnie, du tribalisme et du régionalisme, créant un déséquilibre en son sein. Pendant des années l’armée du Tchad a connue une fracture, une injustice des hommes qui la servent. Les hommes politiques arrivés à la tête de l’état tchadien n’ont rien fait pour la structurer dans un cadre républicain.
Ailleurs, dans d’autres pays qui aspirent aux progrès et au développement, une armée nationale est garante des institutions de l’état, elle est garante de la sécurité des citoyens, de l’unité nationale, et influe par son assurance sur les autres structures du pays, de façon économique, sociale et politique. Une armée professionnelle.
Au Tchad du despote sultan général président Idriss Deby Itno Kamis, cette même armée est a perdu toutes ses lettres de noblesse, et mise bas au crépuscule de son apogée. Une armée nationale composée essentiellement des hommes issus de sa région natale. Des officiers illettrés par la culture et la notion de base d’une armée. Une armée qui compte plus de généraux, de colonels et autres hommes de commandement que les hommes de troupe. Une armée qui n’arrive, ni par sa forme, ni par son étique à garantir un climat de stabilité et de paix.
L’armée nationale tchadienne sous le régime de Deby est devenue mercantile tant par son interventionnisme-mercenaire, dans d’autres pays, par une notion tout à fait nouvelle qui est le gangstérisme et le banditisme (ex : au Congo ex-Zaïre, au Togo, en R.C.A, Libye et bientôt au Soudan) rançonnant des citoyens et autres acteurs du secteur économique tchadien.
L’armée du Tchad a été un exemple et une légende dans son histoire contemporaine.
Certains de ses hommes ont fait parti de l’expédition LECLERC, jusqu’à la libération de la France. Dans la période 1984-1988, cette même armée a défendu avec témérité et bravoure l’intégrité territoriale du Tchad et faisait corps avec son peuple.
Aujourd’hui l’armée nationale tchadienne passe un des moments le plus sombres de son histoire par son instabilité institutionnelle. Idriss Deby croit duper les Tchadiens et l’opinion internationale en régénérant le corps kaki sous une autre forme alors que de sources bien indiquées l’on affirme qu’il a donné l’ordre de recruter dans sa région (Amdjaress-Bahaï-Tiné) des jeunes entre 16 et 22 ans. Plus de 800 bonshommes sont déjà en formation au centre d’instruction de Berdoba. Cette garde composée de ses propres parents et autres fils de sa région. La même garde acquise jusqu’à hier aux causes nauséabondes d’un président qui de gré ou de force veut coûte que coûte rester au pouvoir par la force des armes, en volant, humiliant, et truquant les formes les plus élémentaires de la démocratie.
Le dictateur tchadien Idriss Deby Itno Kamiss se souvient subitement aujourd’hui, comme par hasard que les états généraux des armées lui ont recommandé de structurer et de réglementer l’armée. Après quelques années presque, au moment ou même ceux qui lui sont dévoués commence à sentir le roussi de ses méthodes anti-nationales. Il utilise des hommes comme chair à canon, et le jette comme des chiffons usés, sans reclassement ni indemnités. Des milliers d’hommes et de femmes humiliés et brisés.
Aucun développement ne peut se faire si au sommet de l’état, les bases réelles de la construction d’une armée nationale ne sont faites dans ses arcanes et ses structures.
Pour cela, l’expérience devrait enseigner chacun d’entre nous à construire une armée édifiée de tous les fils du Tchad, quitte à appliquer la mesure de la répartition régionale, sur un quota par région.
Les Tchadiens sont fatigués d’être spoliés par une armée qui matériellement et moralement au lieu de les soutenir, s’abaisse à les humilier. L’essence même de cette armée doit être apolitique et garante de l’unité nationale et des institutions de l’état. Elle ne doit pas servir un homme et son clan comme cela aujourd’hui.
Que ceux des leaders dans l’opposition prennent en compte qu’il leur faut un plaidoyer concret, car le temps des chimères est à son passé, et que les Tchadiens ont tous compris. Le Tchad de demain, uni, libre et laïc axé vers un progrès des idées, vers un développement et un essor économique passe par une assise de ce socle qu’est la garantie sociale dans la paix et l’amour.
Sinon, si l’arrogance d’un Idriss Déby continue encore, le spectre de l’instabilité guettera le peuple tchadien pour des années à venir.
ASSILECK HALATA Mahamat